La nuit avait été courte. Trop courte. Quelle idée aussi de lire aussi tard alors qu'Aislin devait se lever aussi tôt. C'était toujours la même chose. La jeune femme était incorrigible. Arrivée dans l'écurie dédiée aux chevaux de dressage, elle avait attaché ses cheveux en une queue de cheval pas très esthétique et s'était dirigée vers la sellerie pendant que les palefreniers s'occupaient de faire la distribution de la nourriture des chevaux. Certains équidés s'impatientaient d'ailleurs aussi on entendait le raclement des sabots et quelques hennissements frustrés. La blonde jeta un coup d’œil au planning du jour. Le maréchal devait passer pour de nombreux chevaux de l'écurie, aussi elle allait commencer par les panser eux puis elle s'attaquerait à ceux qui devaient être sortis que ce soit au paddock ou pour bosser.
Aislin attrapa une caisse de pansage où était entreposé les différents produits de soin. Pour les brosses et tout le reste, chaque cheval avait son propre matériel pour des raisons d'hygiène. Elle se dirigea ensuite vers le box du premier équidé dont elle devait s'occuper. Un étalon noir qui finissait d'avaler ses granulés. La blonde s'introduisit dans le box de l'étalon qui ne bougea même pas une oreille.
« Dis le si je te dérange. »
Cette fois-ci l'étalon releva un peu la tête vers la jeune femme avant de reprendre son repas. Aislin laissa échapper un petit rire puis, après s'être frotté les yeux pour tenter de se réveiller, elle s'attaqua au pansage de la robe du bel entier. Elle en était à curer les pieds quand elle entendit le vacarme désagréable provoqué par une caisse remplie de ferrailles. Occupée par sa tâche la jeune femme ne se redressa pas. De plus, elle était plongée dans ses pensées et ne faisait pas vraiment attention à ce qui se passait autour. Aussi quand elle entendit une voix lancer :
« Salut toi, comment tu vas ce matin ? »
Par réflexe, Aislin répondit, croyant que c'était à elle qu'on s'adressait. La réponse qu'elle reçut lui fit relevait la tête. Ses joues rosirent légèrement quand elle se rendit compte que le jeune homme ne lui parlait pas à elle mais à l'étalon. Il s'arrêta et la fixa, visiblement aussi surpris qu'elle. Aislin eut un sourire gênée et brisa le silence qui s'était installé.
« Désolé j'ai répondu par réflexe. »
Puis après avoir jeté un rapide regard à l'attirail qu'il traînait, elle comprit que c'était le maréchal. Aussi elle enchaîna :
« Vous préférez que je le sorte dans la cour ou vous voulez travailler dans l'écurie ? »
Nouvelle aux écuries du Centaure, Aislin ne savait pas qu'elles étaient les habitudes du maréchal, c'est pourquoi elle préférait demander, histoire de pas faire une bourde supplémentaire.